Cela fait quelques semaines que le conflit en Ukraine fait rage et cette guerre risque d‘avoir un impact sur de nombreux secteurs notamment celui de l’automobile. En effet de nombreux constructeurs possèdent des usines en Ukraine, parfois directement dans les zones de conflit et la production en est logiquement impactée. Mais toutes les usines ne sont pas situées dans ces zones. Elles sont situées dans le reste de l’Europe et sont aussi impactées comme par exemple en Allemagne où la production de véhicules a été interrompue durant quelques jours. De plus la Russie et l’Ukraine possèdent de grandes réserves de métaux et de matières premières.
Des conséquences pas encore prévisibles
Les grandes marques du réseau allemand possèdent par exemple près de 49 sites de production de fournisseurs et de constructeurs en Russie et en Ukraine. Pour l’instant, l’impact de ce conflit serait limité.
Les constructeurs allemands doivent multiplier les arrêts de production
La guerre en Ukraine risque de poser un problème pour les constructeurs automobiles européens déjà frappés par la pénurie de composants électroniques, et par des ruptures de production. L’Ukraine compte une vingtaine d’équipementiers, notamment spécialisés dans la fabrication de faisceaux de câble qui représentent 95 % des exportations de pièces automobiles du pays. Avec des conséquences immédiates pour les grands constructeurs européens car ces pièces sont essentielles. Selon Automobilwoche, Volkswagen a interrompu pendant deux semaines la production dans son usine historique de Wolfsburg. Le géant allemand travaille avec près d’une douzaine de fournisseurs en Ukraine, la plupart fabriquant des câbles.
De gigantesques réserves de métaux et de matières premières…
Après deux années de pandémie, couplées à la crise des semi-conducteurs, qui ont entraîné le manque de plusieurs millions de véhicules produits, l’industrie doit maintenant faire face aux conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. En effet, la guerre en Ukraine a également des effets indirects sur l’industrie. La flambée des prix des métaux utilisés dans les voitures, de l’aluminium dans la carrosserie au palladium dans les convertisseurs catalytiques, en passant par le nickel de haute qualité dans les batteries des véhicules électriques, va peser sur les finances des fabricants.
La Russie est le premier producteur de palladium, un métal indispensable aux catalytiques des véhicules thermiques, et le troisième producteur mondial de nickel, utile pour les batteries, le cuivre pour les électrolyseurs et les piles à combustible.
Les semi-conducteurs, dont la pénurie pénalise l’industrie automobile depuis déjà un an, est un autre risque. Cette fois, à cause du gaz néon, qui est un composant essentiel dans la fabrication des lasers, et 70% de ce gaz provient de l’Ukraine.
Renault souffre le plus
Renault est le constructeur qui devrait être le plus impacté de la guerre en Ukraine. En effet, le constructeur automobile détient 68% du capital du constructeur russe AvtoVAZ, qui compte trois usines en Russie. Renault emploie 40 000 salariés dans le pays et ne vend pas moins de 500 000 voitures par an en temps normal.
Le groupe AvtoVAZ, numéro un dans le pays et propriété du français Renault, avait annoncé une suspension de l’activité de ses usines pour 4 jours « en raison de problèmes d’approvisionnement en composants électroniques », qui manquent cruellement aux constructeurs depuis le début de l’année 2021.